Gérard DEPARDIEU


Le ciel natal de Gérard Depardieu se caractérise par les éléments suivants :

  • Une conjonction SOLEIL-JUPITER-MERCURE-MARS proche de l’ascendant en Capricorne, opposée à URANUS se couchant en Gémeaux et carré à NEPTUNE en Balance au Milieu-du-Ciel et au trigone partiel de SATURNE en Vierge
  • VENUS en Sagittaire, conjointe à la LUNE en Scorpion, carré à SATURNE et trigone à PLUTON

Interprétation synthétique de ces éléments

  • « rR » Capricorne

Affirmation totale et totalitaire d’un moi entier, massif, envahissant, en représentation tendue : Depardieu se pose et en impose, sa présence renvoie les autres au rang de second rôles, rejetés dans l’ombre de la lumière écrasante qu’il projette et accapare. Une ambition absolue, obstinée indifférente à tout ce qui n’est pas son projet essentiel : paraître, jouer un rôle important, être le plus fort, le premier et le meilleur, le modèle incontournable, la référence indubitable. Un ego narcissique, jovial et ombrageux, une volonté granitique, monolithique que rien ne saurait ébranler, faire dévier de son but. Un caractère entier, abrupt, qui, tout en sachant quand il le faut se négocier avec opportunisme, est pourtant peu porté, au fond, aux compromis et compromissions : il y va de son orgueil, de son image de marque, d’une certaine idée de lui-même, sur lesquels il ne transige guère.

  • Sous la dissonance de SOLEIL-JUPITER à URANUS

Il peut osciller entre le goût et le besoin de plaire, de se faire reconnaître à tout prix – ce qui expliquerait qu’il accepte presque tous les rôles qu’on lui propose – et l’envie de s’investir dans des rôles plus originaux, plus pointus. S’il sait pourtant prendre des distances vis-à-vis de son rôle et rire des outrances de son personnage de « monstre sacré » intouchable, rester à l’écoute de son entourage et ouvert aux rencontres variées, cette ouverture reste sélective : pas question pour lui de s’embarrasser de présences inutiles ou de curiosités qui risqueraient de le détourner de sa passion, à laquelle il s’identifie quasi totalement.

  • Transcendance extensive et trigone de Saturne

On ne saurait pourtant réduire Depardieu à cette présence écrasante, cette énorme carcasse d’ours, ce personnage tendu et excessif taillé dans le marbre. Sous la carapace du cabotin incapable de se passer de la scène frémit une sensibilité profonde et intuitive. L’ogre qui dévore les écrans a ses états d’âme, ses complexités, ses subtilités.

  • Dissonance de JUPITER-MERCURE-MARS à NEPTUNE

Comment exprimer, communiquer et faire vivre ces aspirations profondes qui le traversent et le soulèvent de l’intérieur comme une houle irrépressible ? Depardieu semble simple, net et carré, il est pourtant plein de méandres, de complexité et d’ambiguïtés, oscillant entre générosité intéressée et désintéressée, tâchant à grand peine de contrôler et maîtriser (« r ») les furies d’une affectivité violente et exacerbée (« e »). Il cherche inlassablement des rôles pour incarner et représenter ses états d’âme, son ressenti des êtres, des choses et des situations. Il hésite entre l’énorme-spectaculaire et le ténu-subtil. Un irrépressible vouloir profond l’emporte souvent sur les plans de carrière : paris fous, expériences risquées pouvant mettre en péril l’image de marque… Tout en restant, au fond, réaliste et concret : le niveau « E » consonant encadre les foucades des dissonances « r-T ».

  • Intersection uranienne…

Les groupes « r » et « T » ont URANUS pour point commun. Un Uranus en Gémeaux : envahissant, émergeant de la masse en brassant de multiples personnages : réduction du multiple à l’unique d’un Depardieu dont on ne peut oublier que c’est lui, Depardieu, quel que soit le rôle qu’il joue. Et lorsqu’URANUS transite la conjonction SOLEIL-JUPITER natale, c’est la consécration, la fusion « T-R » absolue : en jouant Cyrano, il conjugue prophétisme brouillon et implacable intransigeance, classicisme et rupture, émotion profonde et cabotinage parfaitement maîtrisé.

  • Vénus-Lune-Pluton faibles

Ombre du « héros » : pas de cocon douillet, pas de tendre plénitude, pas de sucreries paisibles chez Depardieu. S’il sur-occupe en permanence les devants de la scène, n’est-ce pas parce qu’il ne parvient pas à s’appartenir, à s’abandonner à une douce quiétude dont il craint qu’elle ne soit un piège étouffant ? Crainte des douceurs et langueurs d’une anonyme intimité. Et peut-être inavouable sentiment de solitude, fuite des complexités de la vie amoureuse, angoisse devant ces duos silencieux où se révèlent l’indicible, l’irreprésentable, où l’on ne peut plus jouer de rôle, où l’on se retrouve face à soi-même, dépouillé de tout artifice. L’horreur : se retrouver seul, nu et sans nom, dans l’ombre dense et épaisse des coulisses où un autre essentiel se dévoile obscurément, loin des feux de la rampe… un essentiel qui est peut-être un profond manque affectif.

Richard PELLARD